Commençons par une constatation simple mais fondamentale : l’amélioration de l’efficacité énergétique a toujours constitué une priorité pour l’industrie du verre et ce pour des raisons évidentes de compétitivité puisque l’énergie peut représenter jusqu’à 30% dans le prix de revient du produit ! On conçoit dès lors mieux l’importance pour notre industrie de réduire sa facture énergétique ce qui va de pair avec une réduction des émissions de CO2 !
Lors de la production de verre, l’étape la plus énergivore est la fusion des matières premières qui nécessite une température entre 1300 et 1650°C.
A ce niveau diverses mesures ont été déjà mises en œuvre en vue de réduire la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre, citons :
- l’isolation thermique des fours qui a conduit ces dernières décennies à une réduction importante des consommations énergétiques ;
- la récupération de la chaleur des gaz de combustion, qui s’effectue soit dans des chaudières classiques, soit dans des chambres de régénération ;
- le préchauffage de l’air de combustion ;
- le placement de brûleurs à haut rendement ;
- l’optimalisation de la géométrie des chambres de combustion ;
- le passage à l’oxy-fuel pour les fours où ce choix est techniquement et économiquement justifié. Cette technique consiste à remplacer l’air de combustion par de l’oxygène pur ;
- l’incorporation de calcin (verre recyclé) dans les matières premières qui a un effet bénéfique sur la consommation énergétique. Il n’est en effet plus nécessaire de fondre les matières premières nécessaires à la fabrication du verre ;
- l’achat d’énergie issue de sources d’énergie renouvelables.
Ces investissements ont permis de réduire l’énergie spécifique nécessaire de plus de 60 % depuis les années 1960.
Ces dernières années, on observe une stabilisation du niveau d’énergie requis qui peut s’expliquer par les raisons suivantes :
- il est impossible de réduire la consommation énergétique d’un four au-delà d’une certaine valeur minimale (limite thermodynamique). Autrement dit, une certaine quantité d’énergie sera toujours nécessaire pour fondre les matières premières nécessaires à la fabrication du verre.
- Le développement de produits à haute valeur ajoutée pour lesquels le consommateur exige une qualité irréprochable: vitrages automobiles, miroiteries, flacons de parfumerie, verres à boire de luxe,… Or, l’exigence de qualité va de pair avec une énergie spécifique plus élevée.